Depuis le mois dernier, tous les derniers jeudis du mois, je publie l’interview d’une des autrices de mon groupe facebook « Divertir & cultiver les enfants avec des livres et des magazines inédits ». Ce groupe permet aux auto-éditeurs jeunesse, que je sélectionne, de se faire connaître. Ils peuvent ainsi se mettre en avant, présenter leurs livres et ou magazines, et informer les membres du groupe de leurs actualités. Les membres du groupe sont des parents, grands-parents, oncles, tantes… et professionnels du secteur jeunesse (libraires, enseignants, bibliothécaires…)
Pour cette deuxième interview, je vous présente Aurélie Biwand qui a accepté de rejoindre le groupe, à sa création, il y a 1 an. Aurélie a créé un magazine et des livres culinaires pour enfants, dont le nom Carotte et Chocolat nous donne déjà faim. Son interview comme ses créations se dévorent avec les yeux. J’espère que vous êtes près, pour une rencontre qui va vous ouvrir l’appétit.

Delphine Bourbon : Pouvez-vous me parler de votre parcours ?
Aurélie Biwand : Mon parcours est assez atypique. J’ai fait des études de commerce mais à la naissance de mon premier enfant, j’ai voulu du changement, être disponible pour ma famille. Alors à 24 ans j’ai décidé de faire une formation en photographie (mon rêve d’enfant) et d’ouvrir mon propre studio. Pendant 7 ans, j’ai photographié des familles, femmes enceintes et nouveaux nés. En parallèle je me suis beaucoup instruite sur le marketing et la communication qui est l’un de mes autres dadas. Puis je me suis blessée et j’ai créé Carotte et Chocolat.

DB : Qu’est-ce qui vous a motivé à créer un magazine culinaire pour enfants ?
AB : En 2018, j’ai dû faire une reconversion professionnelle suite à une blessure au genou. C’était une période compliquée, car je faisais le métier de mes rêves (photographe). À ce tournant de ma vie, mes deux enfants de 4 et 8 ans à l’époque m’ont demandé de leur apprendre à cuisiner. Alors je leur ai proposé de faire une quiche au jambon. Pendant qu’ils préparaient la recette, je les photographiais. Les photos étaient juste « Whaou ! ». Une jolie complicité s’en dégageait.
C’est là que j’ai eu l’idée de créer un livre de recettes pour leur « héritage ». Puis plus les jours passés, puis je me disais « et pourquoi pas créer des livres de cuisine pour tous les enfants ». Après avoir fait plein de recherche sur ce qui existait déjà, j’ai décidé de partir plus sur un magazine dans un premier temps.
DB : Comment avez-vous procédé pour créer votre magazine et avez-vous rencontré des difficultés ?
AB : Je n’ai pas fait de formation de « cuisine ou pâtisserie ». Au moment de la conception du premier magazine, j’étais une simple maman qui avait plein d’idées en tête. Il fallait mettre de l’ordre dans mes idées.
J’ai décidé de me faire accompagner par une amie et graphiste dans ce projet un peu fou. Elle m’a donné un super conseil qui m’a aidé avancer dans mon projet : prendre un classeur et faire une ébauche de mon magazine « idéal ».
J’ai beaucoup réfléchi à mes valeurs et celles que je voulais donner au magazine.
L’une des plus grandes difficultés est que je ne viens pas du monde de l’édition. J’ai dû beaucoup me documenter pour ne pas faire n’importe quoi. La presse jeunesse est soumise à des règles très strictes.
DB : Quelles sont ces règles ?
AB : La presse jeunesse est soumise au contrôle du contenu par le ministère de la jeunesse qui vérifie que dans les livres et magazines, il n’y ait pas de photographies à caractère pornographique ou de la propagande.
Je prends soin de bien vérifier chaque photo que je reçois de mes clients surtout en été, quand nos enfants ont tendance à être en culotte.
DB : Pourquoi Carotte et Chocolat quelle est l’histoire de ce nom ?
AB : Au début, je voulais un nom qui rime avec toque comme par exemple « hé toque ! » pour le côté c’est moi qui l’ai fait ! Mais en voulant enregistrer mon nom sur l’INPE, je me suis rendu compte que trop d’entreprises utilisées avaient ce mot. Alors, j’ai dû réfléchir à un nouveau nom. Je voulais quelque chose que les enfants arriveraient à retenir facilement. Et vous n’alliez pas deviner comment j’ai fini par trouver : en prenant une douche (MDR !). Je réfléchissais à ce que mes enfants aimés et le chocolat m’est venu naturellement. Puis j’ai réfléchi à un duo sympa. La carotte a gagné haut la main.

DB : Comment préparez-vous un numéro de votre magazine ? Est-ce différent de la préparation d’un de vos livres Carotte et Chocolat ?
AB : Mes magazines suivent les saisons et des thématiques bien précises. Avant que je commence à cuisiner les recettes, il faut que je réfléchisse aux fruits et légumes que je veux mettre en avant. Je prends donc un cahier et je note toutes mes idées. Puis je réfléchis au visuel que j’aimerais pour chaque recette et là parfois ça devient très drôle, car je peux partir dans des idées très farfelues.
Une fois que tout est prêt, j’écris mes recettes et je note celles que je veux en pas-à-pas.
Voilà, il me reste plus qu’a cuisiner les recettes et la photographier. Souvent, mes enfants m’aident à les réaliser. Cela me permet de voir si certaines recettes ne sont pas trop compliquées. Ils sont aussi les testeurs, car le goût est important.
Puis faut passer aux choses moins drôles : trier les photos et les retoucher si besoin (recadrer et la luminosité). Puis il faut que je prépare le texte de l’édito, celui de l’article du fruit ou légume mise à l’honneur, mais aussi les différents jeux et coloriages qui seront proposés.
Conception du magazine : je ne m’occupe pas du montage final du magazine, car je n’ai pas le temps de tout faire et on dit souvent « chacun son métier ». Travailler avec quelqu’un qui connaît son métier me fait gagner beaucoup de temps.
Je donne donc un dossier à ma graphiste avec toutes les choses qui vont se figurer dans mon magazine (recettes / photos, articles, jeux, etc.). On travaille ensemble depuis 4 ans donc elle sait comment je veux le magazine. Nous avons dès le premier magazine défini les grandes lignes éditoriales de Carotte et Chocolat et elle n’hésite pas à me dire si quelque chose ne va pas.
Mes livres sont conçus pareils sauf qu’on n’y trouve ni des jeux ni des coloriages.

DB : Avez-vous des produits dérivés ?
AB : J’ai créé des coffrets cadeaux pour les livres avec de jolies boîtes à gâteaux fabriquer en France et des accessoires.
DB : Quels sont vos points de vente ?
AB : Même si je fais un magazine, j’ai décidé de ne pas travailler avec la filière traditionnelle de la presse pour des raisons d’écologie et d’économie.
Je vends à 80 % depuis mon site internet sur toute la France et les pays européens. Mes clients peuvent acheter le magazine au numéro ou par abonnement. Pour mes points de vente, je les choisis. Je travaille avec des espaces culturels, des épiceries, des boulangeries ou des boutiques. Il est important pour moi, de pouvoir trouver des lieux de ventes avec des personnes qui aiment mon projet.
DB : Comment travaillez-vous votre communication pour promouvoir votre magazine et augmenter vos ventes ?
AB : À l’air du numérique, je communique beaucoup via les réseaux sociaux. Je publie beaucoup de photos, d’astuces ou des recettes. Je propose aussi une newsletter à mes abonnés ou des articles de blog sur mon site. Je me suis mise à la vidéo, mais toute seule je ne peux pas en faire beaucoup.
Sinon pour ma communication offline, je distribue des flyers et magazines. Je fais des salons, pour être en contact direct avec mes lecteurs et je travaille avec certaines écoles.
DB : Dans quelques jours ce sera Halloween. Avez-vous des choses spéciales dans votre magazine pour cette fête ?
AB : Oh oui, plein de recettes qui font peur ! Mais il suffit de les croquer pour les vaincre. Non plus sérieusement dans le magazine d’octobre on retrouve 8 recettes salées et 8 recettes sucrées avec des fruits et des légumes de saison. Je travaille beaucoup les visuels, car on mange d’abord avec les yeux, alors certaines recettes se transforment par exemple en Fougas’trouille pour une fougasse.


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