Depuis septembre, tous les derniers jeudis du mois, je publie l’interview d’une des autrices de mon groupe facebook « Divertir & cultiver les enfants avec des livres et des magazines inédits ». Ce groupe permet aux auto-éditeurs jeunesse, que je sélectionne, de se faire connaître. Ils peuvent ainsi se mettre en avant, présenter leurs livres et ou magazines, et informer les membres du groupe de leurs actualités. Les membres du groupe sont des parents, grands-parents, oncles, tantes… et professionnels du secteur jeunesse (libraires, enseignants, bibliothécaires…)
Pour cette quatrième interview, je vous présente Marie Bernard qui a rejoint le groupe, il y a 1 an. Marie raconte dans ses livres les aventures de Xavière, une aventurière qui parcourt le monde. Alors préparez votre passeport, l’interview qui vous fera voyager va bientôt décoller.


Delphine Bourbon : Pouvez-vous me parler un peu de votre parcours ?
Marie Bernard : Dès mon plus jeune âge, j’ai toujours eu beaucoup d’attrait pour la lecture et l’écriture. J’écrivais des histoires, des cartes, des lettres… J’ai toujours eu plus de facilité à m’exprimer par l’écrit et j’adore en parallèle m’évader en me plongeant dans la lecture d’un livre.
Éducatrice de jeunes enfants de formation et de métier, le livre était un support que j’utilisais au quotidien dans ma pratique. La transmission du plaisir d’être lecteur et/ou du plaisir à écouter une histoire, à la vivre à travers ses rebondissements, les illustrations qui recèlent de détails – que les enfants sont souvent les premiers à voir – et le ton du lecteur qui fait vivre le texte.
J’ai, en 2013, voyagé durant une année avec mon compagnon avec pour seuls bagages nos sacs à dos et pour mission de découvrir, de rencontrer, de vivre… Cette expérience a marqué un tournant dans ma vie.
DB : Comment avez-vous eu l’idée de Xavière l’Aventurière ?
MB : Xavière est un personnage que j’ai inventé avec d’anciennes collègues lorsque je travaillais en tant qu’éducatrice. Le thème de l’année était le voyage et la découverte du monde. J’ai incarné ce personnage en me déguisant, c’est pourquoi on peut me trouver une ressemblance avec elle. 😉
Quelques mois plus tard je m’envolais pour mon long voyage et l’idée de faire vivre à Xavière une partie de mes aventures s’est naturellement présentée à moi.
À mon retour il m’a fallu quelques années pour peaufiner le projet et oser me lancer – bien que la première histoire, le second tome édité, ait été écrite en Nouvelle-Zélande.
Lorsque j’ai quitté mon métier d’éducatrice pour débuter cette nouvelle aventure professionnelle – et ô combien personnelle – j’ai rapidement fait des rencontres clés. J’ai été épaulée dans ce projet notamment par Charlyne Bach, fondatrice de la It Agence, dans l’élaboration des premiers visuels et de la charte graphique, par Sophie Perrin de la société ActiWeb Mobil pour la création du site internet ainsi que par une avocate, Me Radius, pour les questions d’ordre juridique relatives à la création de l’entreprise et les contrats de collaboration entre auteur et illustrateur.
DB : Comment faites-vous pour les illustrations et la mise en page de vos livres ?
MB : J’ai eu le grand plaisir de rencontrer Estelle Kaltenbach, l’illustratrice des albums, un peu par hasard sur les réseaux sociaux grâce à une amie. Je savais que je voulais des illustrations à l’aquarelle et collaborer avec une personne qui non seulement se sentirait portée par le projet, mais qui saurait retranscrire mes idées – en écrivant le texte j’imaginais les illustrations associées. C’est avec beaucoup de fluidité que notre collaboration avec Estelle s’est construite. Elle a apporté, à travers nos échanges et ses illustrations, sa touche artistique et son regard professionnel. Estelle est graphiste de métier, elle s’occupe ensuite de la mise en page des albums. Une fois le PDF terminé, je reprends la main en tant qu’éditrice et me met en relation avec l’imprimeur local, Ott Imprimeurs, avec lequel je travaille.


DB : Pour quelles raisons avez-vous décidé de vous auto-éditer ?
MB : J’ai rencontré il y a quelques années une illustratrice jeunesse qui avait de nombreux albums à son actif. J’ai pris des informations auprès d’elle et étant donné mon projet – un personnage que j’avais interprété, que je voulais féminin, des aventures basées sur ma propre expérience et sur mon vécu – elle m’a parlé de l’auto-édition. Il est aujourd’hui plus aisé d’emprunter cette voie car les volumes d’impression sont modulables et il n’est plus nécessaire d’imprimer tout de suite 10 000 ouvrages comme c’était le cas à une époque et donc d’engager dès le départ des frais très importants.
Ensuite l’envie de m’engager dans l’aventure de A à Z et de suivre le projet dans sa globalité m’est apparu comme une évidence, c’est pourquoi j’ai choisi la voie de l’auto-édition.
DB : Vous présentez votre livre dans les écoles, les collèges, les médiathèques et les bibliothèques. Pouvez-vous m’en dire quelques mots ?
MB : Dans les écoles les interventions sont souvent des lectures des albums. Le 1er tome a un jour fait l’objet d’un thème de l’année dans deux classes de maternelle et primaire de la ville de Niederbronn. Je suis venue une journée faire deux interventions auprès des élèves, l’une déguisée en Xavière, la seconde en tant qu’autrice des livres et voyageuse. J’ai eu le plaisir d’être invitée au spectacle de fin d’année que ces deux institutrices passionnées avaient créé avec les enfants.
Les interventions dans les collèges sont organisées en collaboration avec les professeurs. Sur deux heures je présente mon parcours et mon métier d’autrice et d’éditrice, ensuite je lis le premier tome projeté sur écran et les élèves sont invités par leur professeur à imaginer une suite. Ensuite le second opus est lu et les élèves sont à nouveau invités à créer le texte de la dernière illustration de l’album.
Dans les bibliothèques/médiathèques je suis invitée à venir dédicacer les albums et faire des lectures.


DB : Présentez-vous également vos livres dans des salons, et les librairies ?
MB : Mes albums sont disponibles dans certaines librairies à proximité de mon lieu d’activité. L’idée est d’étendre la diffusion un peu plus loin.
Les salons représentent la majeure partie de mon travail au niveau de la diffusion, de la visibilité et donc des ventes. C’est l’occasion de rencontrer et d’échanger avec le public et les lecteurs et de présenter le projet plus en détail.
Lors des salons, les dédicaces permettent d’avoir un ouvrage personnalisé et unique.
DB : Comment travaillez-vous la communication de votre maison d’édition pour vous faire connaître ?
MB : Les réseaux sociaux permettent une large visibilité, ainsi que le site internet. Cependant les salons et les séances de dédicaces dans les librairies et grandes surfaces sont les meilleurs moyens, à mon sens, de se faire connaître en expliquant le projet de visu et en échangeant avec les gens. La sphère numérique est aujourd’hui essentielle, je reste cependant persuadée que les échanges humains directs sont primordiaux. D’ailleurs le bouche à oreille contribue également à faire connaître le projet.
DB : Avez-vous des conseils à donner à un auteur qui hésiterait à se lancer en auto-édition ?
MB : Je dirai que tout dépend de ses souhaits. Le degré d’investissement – personnel et financier, surtout au départ – est plus important en auto-édition. Le projet est géré du début à la fin, de l’idée de base à la diffusion en passant par la création, les collaborations, les rencontres, les doutes, les joies, les découvertes, la gestion, etc. Mais pour ma part l’aventure en vaut la peine, surtout lorsque l’on aime découvrir, s’investir et apprendre.
DB : Avez-vous des projets pour l’année prochaine ?
MB : Des interventions se planifient en collège. Des salons sont déjà prévus pour le début de l’année et d’autres s’organisent année après année de manière récurrente, ce qui permet aux lecteurs de retrouver les albums au même endroit et de suivre la suite des aventures ! Depuis la parution du premier tome en 2017, un tome par an est édité. Le petit dernier au pays des marsupiaux vient de sortir. Je travaille déjà sur le suivant et espère que l’aventure se poursuivra encore longtemps !

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