
Pour la dernière fois, je publie l’interview d’une des autrices de mon groupe facebook « Divertir & cultiver les enfants avec des livres et des magazines inédits ». Ce groupe permet aux auto-éditeurs jeunesse, que je sélectionne, de se faire connaître. Ils peuvent ainsi se mettre en avant, présenter leurs livres et ou magazines, et informer les membres du groupe de leurs actualités. Les membres du groupe sont des parents, grands-parents, oncles, tantes… et professionnels du secteur jeunesse (libraires, enseignants, bibliothécaires…)
Pour cette sixième et dernière interview, je vous présente Tia Cotant qui a rejoint le groupe il y a 1 an. Tia est la prodige du groupe, à seulement 10 ans elle a écrit son premier roman, aujourd’hui âgée de 17 ans elle n’a pas moins de cinq romans à son actif. Avec tout ça, vous êtes sûrement impatient de la connaître alors place à l’interview.
Delphine Bourbon : Qu’est-ce qui vous a conduit à écrire des livres aussi jeune ?
Tia Cotant : Depuis, toute petite je dévore les livres. J’ai appris à lire seule à l’âge de 5 ans car je suis une enfant précoce. J’avais besoin de lire pour me sentir heureuse. C’est tout naturellement que je me suis mise à écrire. D’abord, des petites histoires pour mes deux petits frères Liam et Even. Le livre n’a été qu’une suite de cela. Alors que j’étais en permanence en classe de 6ème et que je m’ennuyais, j’ai ouvert mon livre de grammaire et j’ai cherché un sujet d’écriture. Pendant toute l’heure, j’ai écrit, j’étais inspiré. Quand je suis rentrée le soir chez moi, je suis allée voir ma mère en lui disant que je rêverais que ce soit un livre. J’aime tellement l’objet livre, j’avais envie de tenir le mien dans mes mains. Elle s’est alors renseignée sur internet pour savoir comment faire imprimer un livre et a découvert l’auto-édition.
Lorsque j’ai reçu le premier exemplaire dans mes mains, cela a été mon plus beau cadeau. Ma mère avait dessiné la couverture. Lorsque les amies de ma mère ont appris que j’avais écrit un petit livre, elles ont toutes voulu avoir un exemplaire, puis une adjointe de la Mairie de Bormes les Mimosas m’a demandé de participer à la nuit du livre de Bormes afin de rencontrer mon public. Les personnes qui ont acheté mon roman Le monde imaginaire m’ont encouragée et voulaient que je revienne l’année d’après avec un nouveau livre, ce que j’ai fait.
L’écriture me permet de créer des univers magiques où j’aimerais moi-même aller et c’est aussi un très bon moyen de s’exprimer.

DB : Quel est votre genre littéraire ?
TC : La plupart de mes livres sont des romans fantastiques, imaginaires sauf le dernier qui est une fiction historique basée sur la Seconde Guerre mondiale. C’est un genre que j’aime particulièrement, bien que je ne sois pas difficile, je peux lire tout type de livres et genres, je pense que chaque roman nous apporte quelque chose.
J’aime mettre une part de rêve, d’espoir, d’amour et de faits historiques dans mes romans.

DB : Pouvez-vous nous résumer les histoires de vos livres ?
TC : Dans Le monde imaginaire, une jeune fille se réveille dans un monde qu’elle ne connaît pas et va devoir trouver le moyen d’en sortir malgré tous les obstacles. Ce monde est peuplé d’êtres extraordinaires (pégases, licornes, elfes, fées, gobelins, …).
Dans La bibliothèque magique (tome 1 et 2), Amandine découvre qu’elle a le pouvoir de voyager à travers les livres et vivre des aventures avec les personnages des romans les plus célèbres. Elle fait le choix dans le tome 1 de plonger dans Les contes de Grimm puis dans Le journal d’Anne Frank. Dans le tome 2, elle va se rendre dans le monde fantastique d’Alice au pays des merveilles et va faire la rencontre d’un jeune homme un peu particulier avec qui elle va se rendre à Paris au temps des Misérables. Elle va découvrir qu’ils sont liés par leur histoire.
Dans Les enquêtes des jumeaux Riddle : la légende d’Annwynn, deux jumeaux orphelins vivent à notre époque et reçoivent une lettre mystérieuse. Ils vont devoir enquêter au temps du roi Arthur sur l’île d’Avalon pour découvrir qui a volé le chaudron magique et cause, de ce fait, l’anéantissement du pouvoir de l’île. Cette enquête va les mener à percer le mystère de leur famille.
Dans Mon petit soldat, Laurène qui vit à Aix-en-Provence à notre époque trouve un journal dans une brocante, qui a été écrit lors de la Seconde Guerre mondiale par un enfant de 12 ans, Marius. On va découvrir au fur et à mesure de la lecture du journal par Laurène, l’histoire de ce jeune garçon, son engagement dans la Résistance, l’amour, la peur, la rage, l’espoir. Son histoire va mener le lecteur à découvrir le Camp des Milles à Aix-en-Provence. Laurène va réaliser un de ses rêves, grâce à son papi avec qui elle est très proche, aller en Pologne. Laurène et Marius ont un destin lié.
DB : Quand trouvez-vous le temps d’écrire avec votre emploi du temps scolaire ?
TC : Lorsque j’avais 10-11 ans, c’était assez facile d’avoir du temps pour écrire car j’étais au début de mes années collèges donc je n’avais pas beaucoup de devoir. Ensuite, j’écrivais principalement le soir ou pendant les vacances. Je ne m’oblige jamais à écrire, je me mets lorsque j’en ai envie, au fil de mes idées. Je veux que l’écriture reste un plaisir et non un devoir. Je n’écris pas pour gagner de l’argent donc si j’ai besoin de beaucoup plus de temps, ce n’est pas grave. Généralement, il me faut un ou deux mois pour écrire un roman, pour le dernier cela a été plus long car j’ai passé mon bac de français et je croulais sous les révisions. De plus, vu que c’est une fiction historique, j’ai fait beaucoup de recherche, sur le Camp des Milles, le Vercors, les dates. Je suis même partie en vacances avec ma famille dans le Vercors en juillet 2021 pour être au plus près de mes personnages. Notre gîtes avaient été occupé par les Allemands et notre hôte a pu nous raconter des anecdotes.
DB : Comment faites-vous pour les illustrations et la mise en page de vos livres ?
TC : Quand j’ai commencé à l’âge de 10 ans, c’est ma mère qui s’occupait de tout cela. Elle a un baccalauréat arts plastiques et a toujours adoré créer. Au fur-et-à-mesure que j’ai grandi, j’ai commencé moi-même à m’impliquer de plus en plus dans ce processus afin de pouvoir le faire seule. J’ai appris le dessin sur tablette en plus du dessin classique. Pour mon dernier livre, j’ai réalisé entièrement la couverture et les portraits des personnages, j’ai aussi dessiné la couverture de la réédition de mon premier livre Le monde imaginaire.
Pour la mise en page, c’est ma mère qui l’a toujours fait et je n’ai pas plus envie que cela de le faire. Lorsque j’écris, je le fais sur papier, je n’aime pas taper directement sur ordinateur, cela coupe mon inspiration. Ensuite, ma mère récupère mes feuilles et le tape sur ordi. Elle en profite pour faire une première correction. On est très proche et on adore travailler ensemble. Elle m’accompagne à tous mes salons.
DB : Pour quelles raisons avez-vous décidé de vous auto-éditer ?
TC : Au tout début, c’était parce que je voulais juste pouvoir tenir mon livre entre mes mains, je n’avais pas l’intention de le diffuser. L’auto-édition permet à des auteurs de se lancer simplement. Les maisons d’édition sont surchargées de manuscrits et il est presque impossible de rentrer dans leur rang, surtout les plus connues. Une maison d’édition a entendu parlé de moi et a voulu, après passage du comité de lecture, m’éditer. Cela n’a pas été une bonne expérience pour moi. Heureusement, elle a fermé et j’ai pu récupérer mes droits et ma liberté. L’auto-édition me permet d’être plus libre de mes choix et de décider de la couverture ainsi que du prix (je veux que mes romans restent accessibles au plus grand nombre).
DB : Où pouvons-nous trouver vos livres ?
TC : Tous mes romans sont disponibles sur Amazon (broché ou ebook) ou en commande auprès de moi via mes différents réseaux sociaux (Instagram, Facebook) ou mon blog pour avoir une dédicace. L’ebook de Mon petit soldat est quant à lui disponible sur la plus part des plateformes numériques car je suis en contrat avec un éditeur exclusivement pour le numérique.


DB : Présentez-vous vos livres dans des salons, les écoles, les librairies… Comment travaillez-vous la communication pour vous faire connaître ?
TC : Lorsque j’ai commencé, je participais uniquement au salon de Bormes les Mimosas, une fois par an. J’étais très timide donc ce n’était pas facile pour moi mais cela m’a permis de me sentir au fur et à mesure plus à l’aise. Je crains toujours de déranger les personnes qui se promènent. Ensuite, j’ai participé à quelques séances de dédicaces. C’est depuis cette année que j’ai enfin pu présenter mes livres sur de nombreux salons littéraires autour de chez moi car j’ai passé mon baccalauréat en juin. J’étais libre tout l’été.
Je suis également présente sur les réseaux sociaux mais c’est vrai que la promo ce n’est pas notre fort, c’est vraiment l’aspect qui est le moins plaisant de cette passion. Je pensais que ma maison d’édition m’aiderait sur ce point mais elle n’en a rien fait. C’est pour ça que je préfère faire des salons, je n’ai pas besoin de faire de publicité, je peux leur parler directement, les raconter mon histoire. J’aime voir les enfants qui découvrent que l’on peut croire en ces rêves et publier un livre même si l’on est une enfant.
À l’avenir, j’aimerais faire des interventions dans des écoles pour faire découvrir mes livres et montrer aux enfants qu’il est possible d’écrire. Je peux leur montrer toutes les facettes de ce métier, éditeur, écrivain, illustrateur, graphiste.
DB : Quels sont vos projets d’écrivaine et quel métier aimeriez-vous exercer ?
TC : Pour l’instant je n’ai pas de projet en cours, je souffle un peu après le bac en profitant de mes ami(es), en rattrapant mon retard de lecture (ça m’avait vraiment manqué, donc je dévore les romans !).
Mais mon rêve serait d’écrire une dystopie car c’est un genre que j’affectionne beaucoup. J’ai lu les Hunger Games, Divergente, La servante écarlate, … C’est un genre qui demande beaucoup de préparation en amont sur les personnages, l’histoire, le déroulement, donc il me faudra beaucoup de temps avant de republier un roman. J’aimerais parler de l’intelligence et du fait que notre société est encline à avoir un niveau intellectuel de plus en plus médiocre. Des enfants précoces et de la dure réalité d’être différente.
Je souhaiterais être professeure des écoles, de préférence en maternelle. Je pars faire une licence de sciences de l’éducation à Aix-en-Provence (petit clin d’œil aux personnages de mon dernier roman 😉 ) puis un Master MEEF. Je veux donner le goût aux enfants à l’école, la lecture, l’écriture. Je veux que chaque enfant se sente bien à l’école et se sente compris et écouté.

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