Enfin prête à publier un livre, son ouvrage s’est écrit tout seul, c’était une évidence pour Nora Zarat et le publier en auto-édition en était une aussi. Aujourd’hui autrice d’Un violon à la clé, elle nous parle des difficultés qu’elle a rencontrées, des challenges qu’elle a dû relever et des personnes qui lui ont apporté leur aide pour que son livre soit publié. Et je peux dire que je suis ravie d’avoir fait partie de ces personnes. Cette interview vous donnera sûrement envie, vous aussi, de vous dépasser pour que votre livre soit, à son tour, publié.
Delphine Bourbon : Parlez-moi de votre parcours, qu’est-ce qui vous a conduit à écrire un livre ?
Nora Zarat : J’ai toujours aimé lire. Toute petite, je voulais être bibliothécaire. Mais je n’ai jamais eu le courage de terminer ce que je commençais à écrire. Une petite voix au fond de moi me disait toujours : « C’est nul, quelqu’un d’autre a déjà écrit ça, beaucoup mieux que toi. » Alors, j’arrêtais. Et puis, il y a eu cette histoire, pour Un violon à la clé. Elle était différente, dans ma tête et dans mon cœur. Aboutie, et très personnelle. Je me suis dit que je devais la raconter et pour la première fois, j’ai pensé que personne d’autre ne pouvait le faire, peut-être pas mieux que moi, mais en tout cas comme moi.
C’est bête à dire, mais tout a commencé lorsque j’ai appris le décès de James Michael Tyler, l’acteur qui joue le rôle de Gunther dans Friends. Une série que j’adorais quand j’étais plus jeune. Il est parti à 59 ans, très tôt, trop tôt… et bizarrement, ça m’a fait réfléchir. Est-ce que j’étais contente de ce que j’avais accompli dans la vie ? Est-ce qu’il me restait des rêves à réaliser ? Et je me suis souvenue de ça, ce rêve un peu fou que j’avais enseveli parce que je m’étais persuadée qu’il était impossible. Et je me suis dit « Pourquoi pas ? Faisons-le avant qu’il ne soit trop tard. »

DB : Pouvez-vous me résumer votre livre en quelques mots ?
NZ : C’est une histoire faite d’histoires. Le fil conducteur, c’est celle de Sam, un jeune homme à la vie parfaite, qui suite à un cadeau d’anniversaire insolite (l’étui à violon vide dans lequel il a été trouvé, bébé), décide de partir à la recherche de sa mère biologique. Il va commencer un voyage en compagnie de sa nouvelle secrétaire Lucie et rencontrer différentes femmes qui ont toutes une chose en commun : leur passion pour le violon, qu’elles apprenaient toutes dans une école de musique en ligne. Entre révélations et son attirance grandissante pour Lucie, Sam se rendra compte que sa vie a changé et que plus rien ne sera comme avant. Mais réussira-t-il à percer le mystère de ses origines ? C’est un roman qui parle d’amour, de musique, d’amitié et du sens de la vie.
DB : Pour quelles raisons avoir choisi l’auto-édition ?
NZ : Pour être honnête, j’ai choisi l’auto-édition pour deux raisons. La première, mon principal défaut : je suis de nature impatiente. Je déteste attendre et les délais pour avoir une réponse (ou une absence de réponse qu’il faut interpréter comme un « non ») sont de plusieurs mois. J’avais envie de voir mon roman matérialisé entre mes mains et pouvoir partager mon histoire avec les gens au plus vite. La deuxième, c’est que j’entends depuis toujours qu’il est difficile voire impossible de se faire éditer par une maison d’édition. Que nombreux sont les auteurs qui le souhaitent et peu d’élus ont cette chance. Alors j’ai préféré ne même pas essayer (ce qui ne me ressemble pas, je l’avoue).
Si je peux, je tenterai ma chance pour mon prochain roman, mais si au bout de six mois je n’obtiens pas de réponse, je me tournerai à nouveau vers l’auto-édition.
DB : Quelles ont été les différentes étapes de la création de votre livre ?
NZ : L’écriture a été très vite, maintenant que j’y pense. En quelques semaines j’avais un manuscrit fini. Chose inouïe pour moi ! Ensuite vient l’étape des corrections, que je n’imaginais pas si longue et éprouvante. On relit tellement son texte qu’on en est écœuré. Et puis, tout un tas d’étapes dont je n’avais même pas idée. La mise en page, la création de la couverture, l’ouverture d’un compte sur KDP etc.
DB : Quels challenges avez-vous dû relever et pourquoi ?
NZ : Comme je suis maman de deux enfants et que j’ai un boulot à plein temps, je crois que le principal challenge pour moi a été de trouver du temps pour accomplir une tâche aussi grande. Je tiens à remercier mon mari, qui m’a épaulée depuis le début et a su m’aider en ce sens. Il y a aussi un challenge spirituel, parce que publier un livre, c’est un peu comme offrir aux autres une partie de soi. C’est se dénuder, dévoiler ce qui nous fait vibrer… Et j’ai dû faire un effort pour accepter le regard des autres sur ce que j’avais écrit. J’ai également eu du mal à déléguer (même si je savais que c’était nécessaire), parce que j’aime faire les choses par moi-même, je déteste dépendre des autres, de leur bon vouloir, de leurs obligations, horaires etc. J’ai dû me faire violence et apprendre à ne pas tout contrôler, constamment.

DB : Quelles aides avez-vous sollicitées et pourquoi ?
NZ : J’ai fait appel à une correctrice professionnelle, car même si je suis prof de français, j’avais deux soucis majeurs. Le premier, c’est qu’à force de lire son texte on le connaît tellement qu’on ne voit plus les fautes. Et puis, il faut dire que je ne suis pas une experte en langue française et je voulais m’assurer de pouvoir offrir aux lecteurs quelque chose de qualité. Mon deuxième souci, c’est que j’habite en Espagne depuis 16 ans, et croyez-moi, à force de parler dans une autre langue, j’en perds mon français ! Cela nous a valu des rigolades, à ma correctrice et moi, quand elle me soulignait des mots et expressions incorrectes que j’avais directement calqué de l’espagnol.
C’est après avoir fini l’étape de la correction que j’ai cherché les services d’une personne professionnelle pour la mise en page, parce que je ne m’y connaissais pas du tout en la matière. C’est une approche au texte complètement différente, uniquement basée sur la forme, en oubliant le fond. Et c’est là que je suis tombée sur vous, Delphine. Comme vous le savez, ensemble, on a traqué les coquilles, les espaces en trop, les soucis de paragraphes etc. C’est un travail pointilleux qui demande un regard extérieur, sans aucun doute. Vous m’avez apporté une aide précieuse, toujours avec le sourire et des explications claires ou des suggestions constructives.
Et puis finalement, j’ai préféré prendre les services d’une graphiste pour la couverture, pour les mêmes raisons citées auparavant. Chacun son métier, et moi j’essaie d’écrire, mais je ne suis pas douée pour le reste.
DB : En quoi tout cela a été précieux pour vous ?
NZ : Je crois sincèrement que c’est un gage de qualité. Je ne dis pas qu’il faut impérativement demander de l’aide, mais il est évident que plus il y a de personnes qui jettent un œil à votre texte, plus vous avez de chance que les défauts soient repérés et corrigés. Au début, on n’a pas envie. C’est notre bébé, on veut le garder pour nous et d’un jour à l’autre, le publier et ainsi, le mettre à disposition de tout le monde. Mais la réalité, c’est que ça ne se passe pas du tout comme ça. Il faut accepter que plusieurs personnes voient le texte, avec ses imperfections et prendre en compte leurs remarques si elles sont constructives.
DB : Conseilleriez-vous l’auto-édition et pour quelles raisons ?
NZ : Je conseille l’auto-édition comme deuxième option et je la revendique comme une option tout à fait valide. Selon moi, si vous avez la patience d’attendre (pas comme moi !), essayez de contacter les maisons d’édition qui sont en accord avec votre genre et votre style d’écriture. Et si vous essuyez des refus (après tout, les maisons d’édition ne peuvent pas prendre tout le monde par faute de temps, de moyens, pas parce que votre manuscrit est mauvais), alors vous pouvez vous tourner vers l’auto-édition. Si vous avez écrit un roman de qualité, il trouvera des lecteurs et même s’ils sont moins nombreux, c’est toujours mieux que de laisser votre manuscrit prendre la poussière dans un tiroir.
Je dirais même que si vous êtes un peu touche à tout et que vous disposez de temps, l’auto-édition comme premier choix est une formidable aventure !
DB : Quel conseil donneriez-vous à une personne qui souhaite publier son premier livre en auto-édition ?
NZ : La question est au singulier mais je vais me permettre d’en donner plusieurs, sachant que je n’ai qu’une maigre expérience en la matière.
Tout d’abord, je conseillerais de déléguer. Penser qu’on peut tout faire tout seul est un leurre. Pour bien faire les choses et ne pas perdre de temps, il faut trouver une équipe de gens qui sauront apporter des choses positives à votre projet. De bons bêta-lecteurs, un correcteur ou une correctrice, éventuellement un ou une graphiste.
Et puis, n’ayez pas peur de porter différentes casquettes. Après la publication du roman, il faut également se former en Marketing pour se faire connaître et vendre, pourtant beaucoup d’auteurs sont réticents à considérer leur bébé comme un produit.
Enfin, je crois que l’attitude est très importante. Si vous choisissez l’auto-édition, soyez convaincu que votre œuvre vaut le coup, car personne d’autre ne le fera pour vous. Personnellement, j’ai encore des soucis de ce côté-là car j’ai tendance à penser que ne pas avoir une maison d’édition qui me soutienne m’enlève toute légitimité. C’est le maudit syndrome de l’imposteur, mais j’y travaille. 🙂
DB : Avez-vous d’autres idées de livres ?
NZ : Oui, j’en ai plein ! Je suis passée de ne pas pouvoir finir un manuscrit à annoter des idées pour deux, trois futurs romans. Comme si j’avais débouché la tuyauterie et que les idées coulaient à flot, maintenant. La musique y sera toujours présente. J’aime aussi les romances de Noël. Espérons que j’aurai l’occasion de les écrire et que les lecteurs seront au rendez-vous !
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